Roger Wibert
IN MEMORIAM

Une trace pour l’éphémère
UNE DEFINITION SON-CORPS-VOIX
l’acteur ?
- Moi, acteur … centre de l’acte théâtral
- L’espace m’appartient dans sa totalité, mais je n’y suis pas seul.
- J’apprends à marcher : se mouvoir sur un plateau, c’est trouver le déséquilibre qui engendre le mouvement.
- Mon objectif : faire un parcours. Je ne viens pas m’arrêter sur un plateau, mais tracer une direction en devenir.
- Mon énergie est dans les plis de mon corps : elle se crée dans l’instant, en dehors de toute histoire, dans le contact avec moi-même et avec les partenaires.
- La lumière, c’est le visible ; la lumière en creux, c’est l’ombre. Prendre la lumière, c’est se montrer. Prendre l’ombre, c’est se dévoiler.
- Le texte m’appartient dans sa totalité, même quand je n’en dis qu’une partie.
- Le spectateur est actif. Je ne viens pas donner la réponse : je suis la question.
Jean Mastin
Photographier ?
- Photographier, c’est choisir ! Une photographie est toujours le résultat d’un regard. Ce n’est ni le matériel, ni le sujet qui fait le photographe, c’est son regard.
- Photographier, c’est, du monde, exciser un morceau d’espace et une fraction de temps.
- Une photographie est toujours en 2 dimensions; tout au plus donne-t-elle l’illusion d’une troisième.
- L’instantanéité n’existe pas. (1/1000 de seconde, c’est encore une durée).
- Une photographie n’a pas de sens en soi : c’est une relation entre un spectateur et une image.
- L’image produite à partir du plateau et diffusée « instantanément » sur celui-ci, n’est plus construite pour elle-même, mais dans la relation à l’espace et au temps de ce plateau.
- L’image à voir n’est plus celle produite par le dispositif technique :c’est celle produite sur la rétine du spectateur qui est le seul dispositif à pouvoir à la fois se concentrer sur un point (effet zoom) et conserver une vision globale.